En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Il y a bien longtemps que je ne me sens plus tout représentée par un élu, à quelque niveau que ce soit et c'est pourquoi, malgré un vif intérêt pour la vie collective, je ne vote plus.
En dehors des élus politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Non
Que faudrait-il faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les représentent ?
Changer totalement les institutions et les modalités actuelles de la démocratie qui me semble devenues inadaptées à un pays de 70 000 000 d'habitants.
Le non-cumul des mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et sénateurs) est :
Une bonne chose
Pourquoi ?
Un élu qui cumule des fonctions devient facilement une personne qui exerce du pouvoir sur les autres et non pas quelqu'un qui est au service des autres. Il utilise ensuite ce pouvoir à son propre service pour en tirer des avantages .
Que faudrait-il faire pour mieux représenter les différentes sensibilités politiques ?
Admettre que les partis politiques sont vides de tout projet de société et sont à la solde des lobbies et du monde économique et voir la représentation citoyenne autrement que par le biais de partis politiques navrants tels que nous les subissons. Mettre de la transparence sur les groupes d'influences qui manipulent les représentants élus.
Pensez-vous qu'il serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et sénateurs) ?
Oui
Si oui, lesquels ?
Le nombre des élus est lié aux institutions. En revoyant les modalités de la démocratie, il est probable que le nombre d'élus sera différents. C'est la qualité de la représentation qui m'importe et non pas la quantité d'élus.
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?
Je ne vote plus depuis des années car je ne me sens représentée par personne. Je participe au grand débat car là, je ne délègue pas ma parole, j'exerce ma liberté. Je pourrais donc participer à des élections si j'avais la sensation de pouvoir y exercer mon droit de parole, ma liberté.
Faut-il prendre en compte le vote blanc ?
Oui
Si oui, de quelle manière ?
En considérant que le vote blanc exprime un choix. Je pense aussi qu'il faut prendre en compte les abstentions qui pour moi, disent à quel point le système actuel est insatisfaisant.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place une démocratie plus participative ?
Arrêter d'écouter les groupes d'influence (lobbies, francs-maçons, média, intelligentsia parisienne, politiques, faux experts pleins de parti pris personnel, etc.) et inviter les citoyens à s'exprimer. Je ne crois pas que quelqu'un d'autre sache mieux que moi ce qui est bon pour moi...
Faut-il faciliter le déclenchement du référendum d'initiative partagée (le RIP est organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non
Que faudrait-il faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation de l'argent public, par l'Etat et les collectivités ?
Leur poser les questions directement. Ce qui se fait avec ce grand débat national tend à prouver qu'il est possible de consulter "le peuple" sans passer par des représentants qui ne représentent qu'eux-mêmes et leur clan.
Quel rôle nos assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos territoires et la société civile ?
Sortir des appareils politiques obsolètes et consulter la population pour connaître ses besoins réels, pour aider à la réflexion sur l'articulation entre les besoins individuels et les besoins collectifs.
Faut-il transformer [nos assemblées, dont le Sénat et le CESE] ?
Oui
Si oui, comment ?
En arrêtant d'élire des personnes qui oublient aussitôt après les élections les électeurs à qui ils doivent leur gloire et leur pouvoir. Peut-être que le tirage au sort pour des mandats de courte durée serait une solution. Peut-être que le bon sens remplacerait alors la technocratie...
Que proposez-vous pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l'Etat et les religions de notre pays ?
Revenir à un VRAI DROIT de sa vision du monde. Aujourd'hui, sous couvert de laïcité, le matérialisme est devenu religion d'état et toute vision spirituelle du monde est rejetée des institutions, ridiculisée, taxée d'obscurantisme. Aucune religion, même le matérialisme, ne doit s'imposer dans les institutions et chacun doit être respecté dans sa représentation du monde et de l'humanité. L'éducation, le système de santé, par exemple ont imposé comme vérité absolue la vision matérialiste du monde et il est logique, selon moi, que cela provoque une réaction de fanatisme religieux. Tant que la religion matérialiste sera imposée, les autres religions chercheront à s'imposer.
Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République ?
La laïcité est le droit de chacun de pouvoir affirmer sa vision du monde librement, sans crainte d'être mis de côté, jugé, condamné. Ce droit est individuel et ne peut plus être rattaché à une quelconque structure qui s'arroge le droit de clamer une vérité absolue.
Que faudrait-il faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société ?
Favoriser les prises d'initiative d'individus ou de petits groupes qui portent des projets alternatifs à ce qui est en place aujourd'hui. Voir dans ces initiatives le sens sacré qui anime ces personnes. Arrêter de confier les chantiers à des élus et des technocrates.
Quels sont les comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie quotidienne ou collective ?
Le respect de tout le bien public est primordial. Il est inadmissible que quelques uns, au nom de leurs revendications, vandalisent le bien commun. Il est nécessaire de rappeler sans cesse l'interdépendance de chaque membre d'un collectif.
Que faudrait-il faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Rappeler que l'être humain est une créature sacrée qui vit sur une planète sacrée et que chacun a la responsabilité de ce qui l'entoure. Arrêter de considérer la population comme des moutons qui doivent suivre la pensée normative qui s'impose dans toutes les institutions, les média, sortir de la morale "bien-pensante" qui donne des images pré-fabriquées du bonheur pour favoriser la conscience personnelle, l'écoute du ressenti.
Que faudrait-il faire pour valoriser l'engagement citoyen dans les parcours de vie, dans les relations avec l'administration et les pouvoirs publics ?
Faire en sorte que les citoyens se sentent pris en considération par les administrations et non pas comme des usagers anonymes ou des numéros, faire en sorte que les personnels de l'administration se centrent sur le besoin des personnes et non pas sur leur process ou les chiffres qui les régissent, tenir compte des spécificités individuelles et arrêter la globalisation en croyant savoir ce que veulent "les gens".
Quelles sont les incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Les dégradations des biens publics me sont insupportables, voir des personnes qui crachent par terre de façon régulière m'est insultant. Pour éviter ces comportements non conscients de l'impact sur autrui, il y a lieu d'éduquer en permanence sur le fait que toute action à l'extérieur de soi a un impact sur soi-même.
Que peuvent et doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Remettre l'humain au centre de la société au lieu de maintenir la dimension économique. Dans une société où seuls le quantitatif compte, rien d'étonnant que le qualitatif soit délaissé. La perte de sens de l'existence est, selon moi, la base de tous les soucis de comportements irrespectueux et non conscients. Tant que le projet collectif de vie est économique, il exclut une grande partie des habitants. Dès que le projet sera de vivre bien ensemble avec l'économie comme moyen, le sens (signification et direction) reviendra en chacun.
Quel pourrait être le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la société ?
Chacun peut reconnaître l'autre dans sa dimension sacrée, reconnaître l'âme qui vit dans le corps des personnes. Il s'agit de voir au-delà des apparences et de prendre conscience que chaque personne est là pour aimer, même si elle ne s'en souvient pas. Lorsque je suis reconnue dans mon être, alors je ne peux plus me comporter comme un tas de matière en, proie à mes instincts. Sortir du jugement, de la notion du bien et du mal pour entrer dans la rencontre authentique avec la diversité des personnes.
Quelles sont les discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou victime ?
Ma vision spirituelle libre du monde est régulièrement moquée, ridiculisée. Ne pas adhérer à la pensée dominante matérialiste est un vrai problème. Ne pas vouloir consommer à tout prix est aussi source de discrimination.
Que faudrait-il faire pour lutter contre ces discriminations et construire une société plus solidaire et plus tolérante ?
Se souvenir de qui nous sommes, être conscients que nous sommes des êtres spirituels faisant une expérience humaine et que nous sommes donc tous porteurs du sacré.
Pensez-vous qu'il faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de solidarité ?
Non
Que pensez-vous de la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Je ne me sens pas compétente pour répondre à cette question. J'aime l'idée d'accueillir des émigrés, mais suis consciente des questions de vie quotidienne que cela peut générer pour les accueillants comme pour les accueillis.
En matière d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ?
Je ne sais pas.
Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Envisager la question sur le long terme en voyant ce que les personnes d'autre culture apportent à notre culture initiale et voir les intérêts que nous avons en commun.
Quelles sont, selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Favoriser les rencontres humaines entre les habitants établis en France et les personnes qui arrivent. Quand la question est traitée en masse, elle génère automatiquement des peurs et des conflits. Quand les individus se rencontrent et reconnaissent leur âme, la relation est possible.
Y a-t-il d'autres points sur la démocratie et la citoyenneté sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?
De grâce, sortons de la religion matérialiste et remettons la dimension spirituelle dans le débat. Les religions qui ont soumis les humains sans leur permettre de se responsabiliser ont fait leur temps. Pour moi, chaque personne est souveraine et a sa contribution à apporter au collectif.
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